Shikantaza – Dojo zen de Nîmes

Pousser la porte du dojo ?

Un jour, une impulsion, un appel intérieur qui a grandi les cinq derniers jours ou les cinq dernières années, au fil de lectures ou de rencontres, de curiosités, de méditations en ligne ou à la fin du yoga, et qui presse enfin.

Méditer avec les autres, dans un dojo.

On ne sait pas trop ce qui a changé, mais on se retrouve à écrire à l’adresse e-mail indiquée en bas du site, ou à téléphoner. On pose certaines questions, on en oublie d’autres, quelqu’un nous répond, on convient d’une première fois, d’un rendez-vous, et on vient avec les habits sobres et confortables que l’on nous a recommandés.

On ne sait plus trop ce que l’on fait là, on se retrouve en quelques minutes assis en face d’un mur pendant que quelqu’un habillé de façon étrange, tout en noir, nous donne des indications qui paraissent évasives sur ce que l’on fera, sur ce qui arrivera, sur ce qu’est le zen, et d’autres indications très précises sur notre posture, presque trop précises, on s’y perd même un peu, on a peur de ne pas se souvenir de tout.

Pendant ce temps, d’autres personnes arrivent, des bavardes et des silencieuses. C’est à la fois rassurant et intimidant, et les questions surgissent dans notre esprit comme des bulles de savon : Que faut-il faire ? Est-ce que je vais me tromper ? Est-ce que je vais tenir l’assise ? Qu’est-ce que ces personnes vont penser de moi ?

Souvent, ces questions, on se les pose avant même de contacter un dojo. Et souvent elles nous retiennent de le faire. Ce sont ces questions qui rendent la porte d’un dojo si lourde : elle est lourde des questions qui nous empêchent d’oser.

Toutes les voies ne conviennent pas à tout le monde, et le zen ne nous conviendra peut-être pas, ou pas à ce moment-là, mais un fait demeure : toutes les personnes qui fréquentent un dojo ont, un jour, poussé sa porte pour la première fois. Elles étaient alors porteuses des mêmes questions, et d’autres encore. Et depuis elles accueillent avec la compassion née de leur expérience et de leur pratique chaque personne qui débute, comme elles ont été elles-mêmes accueillies.

Le zen soto parle avec un grand respect de l’esprit du débutant : il est ouvert, et éveillé chaque fois que l’on s’asseoit dans la présence à ce qui est, ici et maintenant.

C’est peut-être le sens le plus profond du zen : celui de l’ouverture du début.

L’ouverture de la porte du dojo.